Analyse socio-historique et ethnographique qui met en lumière l'invention des critères d'assimilation et les usages administratifs qui en sont fait, déterminés par la conjoncture historique, la concurrence de logiques administratives distinctes, les pratiques des agents sulbaternes et la "naturalisabilité" des candidats.
La tradition philosophico-politique française a abordé la question des "minorités" en cherchant à empêcher (ou à réduire le cas échéant) leur formation socio-historique, ce qui a consisté entre autre à juguler leur expression politique. La notion même de "minorité" est considérée comme illégitime, car contradictoire avec l'unité du peuple et porteuse d'une fracture de l'universalisme. L'histoire de la place occupée par les "immigrés" dans la société française et l'existence d'un ordre racialiste forgé dans le cadre colonial et qui trouve à se réactiver dans le cadre des migrations post-coloniales invitent à revisiter les conditions d'application de l'universalisme en acte et d'en saisir les limites. Limites qui, loin de n'être que circonstancielles sur la voie d'une réalisation à venir, semblent bien inscrites dans le logiciel générique de "l'universalisme français en acte". (Résumé de la revue).
A partir de la fin du XIXe siècle, des immigrants originaires de Palestine, sont arrivés au Pérou. Depuis quelques temps, on constate chez ces migrants, et leurs descendants, l'affirmation d'une identité palestinienne qui ne semble pas contradictoire avec le sentiment d'être pleinement péruvien.
Dossier photographique d'un siècle d'immigration. L'arrivée massive d'étrangers en France à la fin du XIXe siècle, qui répondait à un besoin de main-d'oeuvre et palliait le déficit des naissances, n'a pas manqué de " troubler la conscience nationale ". Si l'accueil de nouvelles nationalités s'est rarement déroulé sans heurts, chaque époque a fait évoluer la définition de la nation, s'appuyant sur l'idée d'assimilation d'abord, sur celle d'intégration ensuite.L'un des objectifs de ce dossier est, à la lumière de la longue histoire commune entre les immigrés et la nation France, de rendre lisibles les débats contemporains.
Sans que son poids atteigne celui de l'immigration italienne, la présence polonaise en France peut néanmoins souffrir la comparaison car elle est à la fois ancienne et multiforme. Essentiellement économique pendant l'entre-deux-guerres, politique au XIXe siècle puis après 1945, elle a marqué de façon différente Paris et la province, le nord et le sud du pays. L'intelligenstia a souvent choisi la capitale, tandis que les immigrés du travail étaient affectés dans les secteurs déficitaires en main-d'oeuvre, soit l'agriculture, les mines de charbon, de fer ou de potasse. Le Pas-de-Calais fut et reste le premier département polonais de France, suivi de celui de la Seine, mais des isolats industriels dispersés sur tout le territoire ont abrité de petites colonies polonaises, parfois encore détectables aujourd'hui. L'immigration polonaise offre le cas fort intéressant d'une population qui, réfractaire à l'origine à l'idée d' "assimilation", n'en a pas moins réalisée avec le temps une intégration réussie. (Résumé de la revue)
Cet ouvrage explore la question des discriminations ethniques en France, vivaces autour mais aussi dans l'école. Les éléves ne quittent pas leurs identifications en entrant à l'école, les personnels non plus. L'ouvrage offre donc au lecteur une approche de ce que désigne en sciences sociales le concept d'ethnicité et ses concepts connexes, ainsi qu'une vue précise des travaux universitaires qui ont déblayé la matière, et débouche sur les voies d'une action soucieuse de relever le défi de l'ethnicité à l'école.
Approche historique et sociologique de l'installation et de l'intégration de la communauté chinoise en Polynésie française.
L'ethnicisation des rapports sociaux se développe au carrefour d'une crise de l'Etat-nation, de la montée de l'individualisme et de la marginalisation socio-économique de certaines populations. Moins référence à des cultures héritées que construit identitaire, ce phénomène pose un défi d'ordre culturel, social et politique, d'autant plus difficile à trancher qu'il rompt avec notre modèle républicain national.
Les flots migratoires des dernières trente années ont comporté un accroissement de l'hétérogénéité culturelle et religieuse en Espagne en en Catalogne. Le pays a assisté à l'arrivée de migrants venus de pays lointains qui ont modifié la réalité multiculturelle du pays et la vision que les Espagnols avaient d'eux. Partant de cette réalité, les chercheurs se sont intéressés à des groupes concrets de migrants mais en laissant souvent de côté le rôle de la religion dans l'intégration ou l'assimilation dans la société d'accueil. Cet article tente de remédier à ce manque.
Etat des lieux du cosmopolitisme à Malte, entre les XVIe et XVIIe siècles, moments d'intenses mouvements de populations en direction de l'île et de son port. Cosmopolite et assimilatrice, la société portuaire maltaise existe autant par l'enrichissement culturel né de l'acceptation de l'autre, que par la crispation identitaire consécutive à la clôture religieuse intransigeante.
A propos du livre de Paul Yonnet (Voyage au centre du malaise français, 1993), analyse de la pertinence de la problématique ethnique. P. Yonnet analyse l'utilisation dans le discours de SOS-racisme du vocabulaire communautaire et conclut qu'avec l'abandon du principe d'assimilation au bénéfice de la promotion des identités ethniques c'est d'une part l'identité française elle-même qui se trouve menacée, et d'autre part les communautés, les cultures et les religions qui prennent le pas sur les individus.